Communauté Saint-Fé – Newsletter n° 13 – 29 avril 2020

Saint Fé au temps du Coronavirus
Par P. Steves Babooram

 La liturgie nous a proposé ces derniers jours des textes qui font allusion à la symbolique de l’eucharistie, notamment, celui de la multiplication des pains vendredi dernier, (Jean 6, 1-15) ; celui des disciples d’Emmaüs dimanche dernier (Luc 24, 13-35) et celui où Jésus s’est présenté comme étant « le pain de la vie » hier (Jean 6, 30-35). Comment prier paisiblement et sans frustration parfois avec ces textes alors qu’un bon nombre de fidèles vivent difficilement ce « jeûne eucharistique » qui n’aurait que trop duré ? C’est compréhensible. Nous souhaitons vraiment nous retrouver tous ensemble dans un proche avenir pour vivre des célébrations eucharistiques. Lumen Gentium nous rappelle que l’Eucharistie est « source et sommet de toute la vie chrétienne » (cf. § 11). Mais comment composer avec ce manque tout en trouvant du sens dans ce que nous vivons tous les jours en attendant de pouvoir répondre au rendez-vous communautaire pour communier, en particulier, au Corps vivant de Jésus, le Vivant ?

Nous pouvons aussi parler de l’eucharistie vécue et célébrée. L’une des deux prières du pape François pour le mois de Marie – voir texte plus bas – qui commence cette semaine est bien parlante dans la mesure où elle fait mémoire de ce que nous avons vécu nous-mêmes, ou de ce dont nous avons été témoins de différentes manières durant ce temps de pandémie et de confinement. En quelque sorte, il donne un bon résumé sous forme de prière de ce que nous pourrons apporter en offrandes comme expériences vécues lors de nos prochaines célébrations eucharistiques.

Ce qui frappe dans les deux premiers textes évangéliques précités, c’est qu’il est question de « communauté ». D’une part, avec l’épisode de la multiplication des pains, St Marc est le seul à rapporter ce détail : « Ils s’assirent en rond par groupes de cent et de cinquante. » Marc 6, 40. Apprendre à faire communauté : passer d’une foule anonyme en quelque sorte, à un peuple de Dieu en devenir où le partage favorisera la fraternité et la connaissance de l’autre en groupes à taille humaine. Avec les disciples d’Emmaüs, dans le geste de la fraction du pain, en d’autres mots, celui du partage, les disciples ont reconnu Jésus et avec un cœur brûlant, ils vont rejoindre avec audace et joie leurs compagnons à Jérusalem, lieu d’où ils étaient partis après la mort de Jésus. Ils vont ainsi se retrouver avec les autres disciples qui ensemble, vont constituer progressivement les premières communautés chrétiennes.

A notre niveau, de ce que j’ai entendu personnellement des membres volontaires de Saint-Fé et de ceux qui ont reçu les appels téléphoniques quotidiens de ces derniers, il y a maintenant un vrai désir de se retrouver après le confinement pour mieux faire connaissance, et pour progresser dans notre vivre ensemble à Saint-Fé, en vue de bâtir davantage notre communauté de croyants ouverte sur le quai de la Fraternité.

Prenons donc le temps de relire ce qui se vit concrètement depuis des semaines maintenant dans différentes sphères de la société et de l’Eglise en vue de déceler « le fruit de la terre,… de la vigne et du travail des hommes » qui sera présenté au Seigneur en offrandes en votre nom au cours d’une célébration eucharistique avec vous.

Steves Babooram

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Communauté Saint-Fé – Newsletter n° 12 – 26 avril 2020

Saint Fé au temps du Coronavirus
Par P. Steves Babooram

« Forts dans la tribulation
La communion de l’Eglise, soutien durant l’épreuve »
Un livre à télécharger librement
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« Ce livre voudrait être une petite aide offerte à tous, de savoir entrevoir et expérimenter dans la douleur, la souffrance, la solitude et la peur la proximité et la tendresse de Dieu. Bien sûr, la foi n’efface pas la douleur, la communion ecclésiale n’enlève pas l’angoisse, mais éclaire la réalité et la révèle habitée par l’amour et l’espérance fondée non pas sur nos capacités, mais précisément sur Celui qui est fidèle et ne nous abandonne jamais.

Le texte s’articule en trois sections.

Dans la première, nous trouvons des prières, des rites, des suppliques pour les moments difficiles. Ce sont des textes qui viennent de contextes ecclésiaux, ils appartiennent à différentes époques historiques et, pour cette raison, peuvent être une source supplémentaire de partage au niveau de l’Église universelle. Il y a des prières pour les malades, pour la libération du mal et pour se confier à l’action de l’Esprit Saint.

Puis il y a une deuxième partie, qui rassemble les instructions de l’Église pour continuer à vivre et accueillir la grâce du Seigneur, le don du pardon et de l’Eucharistie, la force des célébrations pascales, bien que nous ne puissions pas physiquement participer aux sacrements.

Enfin, la troisième partie recueille les paroles que le pape François a prononcées depuis le 9 mars dernier pour soutenir toute la communauté de l’Église en cette période d’épreuve : ce sont surtout les homélies quotidiennes de la messe à Sainte Marthe et les textes de l’Angélus. Écouter sa parole nous aide à réfléchir et à espérer, nous fait nous sentir unis et en communion avec Pierre. (…) Plusieurs fois par semaine, cependant, il sera mis à jour et sera (gratuitement) téléchargeable à nouveau dans la nouvelle version. »

Introduction du livre par Andrea Tornielli,

Dicastère pour la Communication du Saint Siège (ed.), Librairie éditrice du Vatican, 21 mars 2020.

Durant ce temps de confinement, nous avons été témoins de nombreuses initiatives prises en termes de célébrations, de formations ou d’espaces de parole par des membres de la communauté chrétienne, – prêtres, évêques et fidèles -, pour investir davantage le monde numérique afin de tisser autrement des liens et de favoriser un réseau fraternel et solidaire envers leurs frères et sœurs confinés.

La messe en direct à Sainte-Marthe présidée par le pape François chaque matin à 7 heures est suivie par un grand nombre de personnes. Elle a permis au pape de faire entrer la Parole de Dieu, commentée et célébrée, dans leurs maisons et leurs vies. Ce livre numérique dont la mise à jour continue chaque semaine est une véritable aide pour nous aider à prier, à nous ressourcer, à vivre davantage une communion en Eglise et à nous laisser porter par le message de réconfort et de soutien du pape François à travers ses homélies contextualisées, imagées et interpellantes. Elles nous font avoir un autre regard sur ce que nous pourrions vivre de particulièrement difficile et d’éprouvant ces jours-ci tout en nous communiquant la joie de l’évangile.

L’index à la fin du livre qui n’est pas à lire d’un seul trait, permet de s’orienter pour choisir ce que l’on voudrait vivre. Bon temps de méditation avec les homélies et les interventions du pape sur la pandémie !

Steves Babooram

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Programme liturgie 3ème dimanche
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Prière d’alliance pour temps de confinement
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Communauté Saint-Fé – Newsletter n° 11 – 22 avril 2020

Saint Fé au temps du Coronavirus
Par P. Steves Babooram s.j

« De même que le paysan ne s’impatiente pas de ne pas voir venir l’été avant que les feuilles de figuier ne poussent, de même en toute situation de crise, il importe de ne pas s’agiter. Le calme est au cœur d’une spiritualité pour les temps de crise » (…)

Quand nous voyons s’assombrir le paysage, que ce soit notre paysage intérieur ou le paysage du monde, nous sentons passer sur nous le vent de la peur qui précède l’imminence du raz de marée. (…)

Le découragement est aussi, comme la peur, un symptôme de crise : une sorte de lassitude de vivre accompagne la déception, surtout quand l’espoir était vif, comme c’est le cas aujourd’hui dans de larges secteurs de la jeunesse.

Pour vaincre dans la dignité le découragement et la peur, il faut d’abord, comme dit l’Ecriture, redire ad cor, rentrer au-dedans de soi, se recueillir. Ce n’est que du dedans de soi qu’on peut prendre la mesure réelle des événements. (…) Mais il y a deux manières de prendre du recul : se recueillir ou s’évader. (…)

Le recueillement, c’est tout autre chose que l’évasion. Par le recueillement, on rejoint Dieu qui ne survole pas le monde comme un hélicoptère, mais qui est au cœur du monde, au cœur des personnes, des événements et des choses. Celui qui se recueille en Dieu cesse d’être bloqué dans l’immédiat, il acquiert ce que j’appellerai une intelligence pascale de l’histoire. (…)

L’espérance, elle (à la différence de l’optimisme) est une certitude : je suis certain que l’Alliance de Dieu avec l’humanité est éternelle. Par la foi, je prends appui sur le passé de l’histoire du salut ; Dieu s’est autrefois révélé à nos Pères ; Il a contracté alliance avec l’humanité ; il a été fidèle à sa promesse. Je crois en Dieu qui a parlé à Abraham, à Isaac, à Jacob et à Moïse ; je crois en l’incarnation du Verbe qui a souffert, est mort, est ressuscité. Cela, historiquement, est passé ; mais c’est Mon passé ; en tant que chrétien, j’en suis issu. Dès lors, si je me tourne vers l’avenir, j’espère. Si Dieu fut fidèle, il ne cessera pas de l’être… ».

François Varillon sj, Extraits de « La Parole est mon royaume » Le Centurion, 1986, p. 171-175.

Ces extraits du livre de François Varillon sont en résonnance pour moi avec l’évangile que la liturgie nous a proposé dimanche dernier – cf. Jean 20,19-31. Cette page de l’évangile nous a fait contempler la scène de la visite de Jésus, le Vivant, à ses apôtres apeurés, à deux reprises, confinés au Cénacle. Il leur a donné sa paix et l’Esprit Saint. Et à Thomas, Il lui a permis de faire un passage : « cesse d’être incrédule mais croyant ». Comment entendre cette invitation au calme, au recueillement et à l’espérance quand nous savons combien il peut être pénible pour certains en cette période de crise sanitaire, en particulier, de vivre dans la peur ou le découragement ce temps de confinement prolongé ?

Les actes fraternels et solidaires des uns envers les autres sont une aide certaine pour vivre au mieux cette situation nouvelle. Nous pouvons aussi aller plus loin en prenant du recul pour relire nos vies, nos histoires personnelles à la lumière de l’évangile et de l’histoire. Cela nous permettra de revisiter les fondamentaux qui aujourd’hui, soutiennent ou pas, notre foi en Jésus Christ, Celui qui vient nous redire en ce temps pascal qu’Il est bien présent dans notre monde. Nous pourrions l’oublier avec les épreuves de toutes sortes que certains vivent actuellement.

Là où le doute peut prendre place à l’instar de Thomas, « la foi renvoie à l’espérance qui produit du possible » – Dominique Collin, Etudes, avril 2020, cf. p. 85-86. L’épisode des porteurs du paralytique vers Jésus en le faisant passer par le toit peut nous éclairer pour croire au possible grâce à la foi – Mc 2, 1-12.

C’est ce que nous pouvons demander au Seigneur ces jours-ci dans un acte de foi rempli d’espérance : ouvrir le monde à des solutions adéquates, équitables et pérennes tant dans le domaine sanitaire, social qu’économique, où la protection et la reconnaissance de la dignité de l’homme seront premières.

Steves Babooram

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Infos utiles Covid-19, 1er arrondissement
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