Retour sur la fête du Frère

C’est ce samedi 17 juin
Fête du Frère

Nous croyons que chaque être humain peut créer du beau selon ses capacités artistiques.

Une « Fête du Frère », pour quoi faire ? Nous croyons que chaque être humain peut créer du beau selon ses capacités artistiques
Un article du P.Steves Babooram

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Homélie du 23 avril 2023

Récit d’Emmaüs : reconnaître le ressuscité: Luc, 24, 13-35

Vous avez tous fait l’expérience, assez traumatisante, de vous trouver devant quelqu’un que vous connaissez mais dont vous ne vous rappelez pas le nom. Ah, mais oui, je l’ai déjà vu quelque part. Mais je ne la reconnais pas. Qui est-ce ? Mais comment s’appelle-t-elle ? Brigitte, Henriette, Amélie. Vous scrutez votre mémoire, rien ne vient : Marie-Charlotte, Denise, Cécile. Non, ça commence par un J. Ah, ça y est, évidemment, c’est Jacqueline, je l’ai vu à tel endroit, c’est la mère du petit Jérémie, nous nous sommes vus l’année dernière en vacances, et ainsi de suite, vous la reconnaissez et toute son histoire vous revient.
Cette petite expérience, bien gênante il est vrai, montre qu’il y a une grande marge entre voir et reconnaître.
C’est un peu ce qui se passe dans ce texte, avec cette particularité que la personne qui pose problème, Jésus, est une personne ressuscitée.
L’Evangile nous dit que les deux disciples parlent avec cet homme qui a l’air de ne rien savoir de ce qui s’est passé à Jérusalem. Ils parlent avec lui, ils le voient bien mais ne savent pas qui c’est. Et pourtant, cet homme leur interprète tout ce que les Ecritures ont dit de lui. Ils ne comprennent toujours rien.
Finalement Jésus choisit de se faire reconnaître, et il choisit de le faire par un simple geste, sans parole, la fraction du pain.
Pourquoi ? C’est que ce geste de rompre le pain est le geste de la multiplication des pains, comme celui de la Cène, avant la passion. C’est toute l’histoire du salut qui est contenu dans ce geste. Tous les dons que Jésus fait à l’humanité sont là, le pain aux multitudes, et le pain aux douze à la Cène.
Alors les disciples comprennent qui il est à ce moment précis. Ils comprennent toute l’histoire que Jésus leur a raconté. Avant ce geste, ils n’avaient rien compris.
Il y autre chose d’intéressant dans cette histoire de reconnaissance, c’est que dès que les disciples ont reconnu Jésus, il disparaît. « Ils le reconnurent, mais il disparait à leur regard ».
Comment comprendre cela ?
C’est que Jésus est ressuscité. L’important n’est pas qu’il soit reconnu dans son aspect visible, c’est qu’il soit reconnu comme ressuscité, sans le caractère physique de la présence. Même invisible, le ressuscité reste présent, et c’est pourquoi leurs coeurs étaient restés tout brulants. Parce qu’ils ont compris que le ressuscité est vivant et présent, bien qu’invisible.
C’est bien là que les disciples d’Emmaüs nous rejoignent. Comme eux, nous sommes devant l’invisible, mais nous reconnaissons la réalité de Jésus ressuscité.
Ce récit d’Emmaüs nous invite à transformer notre regard. Il nous invite à reconnaître la présence du Jésus ressuscité dans ce monde. Il nous invite à passer, comme les disciples, du découragement à la force du partage de cette présence. Cette découverte du Christ ressuscité produit en nous une énergie nouvelle. Nous ne sommes pas condamnés à la violence et à l’oeuvre du mal, mais nous avons devant nous cette ouverture infinie de l’oeuvre du ressuscité dans le monde et en nous. On appelle cela l’espérance. Nous en avons besoin ces temps-ci.

Pierre de Charentenay, sj
St-Ferréol, le 24 avril 23

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Vendredi saint- Vigile pascale 2023

Le Vendredi saint, nous ferons mémoire de cet accompagnement de Dieu en Christ, même là où nous ne pensions pas le trouver. Il est avec nous, même dans nos fragilités, dans nos peurs, dans nos blessures, dans toutes nos morts ! Il est venu emprunter le chemin de notre « humanitude » parce que rien de ce qui participe de notre existence ne lui est indifférent et ainsi, par sa présence même là, tout peut trouver un sens et devenir un chemin de vie. Par sa présence, même là, il nous atteste que notre vie n’est pas une impasse, mais que notre nuit est tendue vers la lumière de son jour. Comment ne pas annoncer cette nouvelle ? Là aussi, c’est notre manière de vivre qui témoignera de celui qui nous veut avec lui et qui, pour cela, veut être avec nous…

Le dimanche de Pâques, la pierre roulée affirmera que la vie est plus forte que la mort (que nos morts), que la Parole n’est pas murée dans le silence, que l’espérance traverse nos existences pour ouvrir tout ce qui pourrait nous enfermer, pour briser toutes nos chaînes, pour fortifier tout ce qui a besoin de l’être. Pâques fête la résurrection du Christ mais aussi, en Christ, notre propre résurrection, qui n’est pas à attendre pour demain, mais est à prendre à deux mains pour la faire rayonner dans notre monde : « Vous êtes le sel de la terre. Vous êtes la lumière du monde. Que votre lumière brille aux yeux des hommes, pour qu’en voyant vos bonnes actions, ils rendent gloire à votre Père qui est aux cieux » [Matthieu 5, 13. 14. 16] [il n’est pas dit : « Vous serez… si », mais « Vous êtes »]. La résurrection du Christ est un appel à la vie, notre vie peut être la réponse. Vivre dans la résurrection du Christ, c’est, à travers tout ce que nous sommes, faire resurgir la vie pour l’offrir à tous comme Bonne Nouvelle qui peut donner du sens à leur propre vie.


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