Samedi saint

Aujourd’hui, nous sommes le samedi 8 avril, samedi saint. En ce jour de grand silence après la mort du Christ et d’attente de sa résurrection dans toute l’Eglise, je demande la grâce de l’espérance. Nous entrons en prière dans le silence. Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, Amen.
Pendant le samedi saint, aucune messe n’est célébrée avant la veillée pascale. La lecture de ce jour est tirée de l’homélie ancienne pour le grand et saint samedi de l’office des lectures : « Que se passe-t-il ? Aujourd’hui, grand silence sur la terre ; grand silence et ensuite solitude parce que le Roi sommeille. La terre a tremblé et elle s’est apaisée, parce que Dieu s’est endormi dans la chair et il a éveillé ceux qui dorment depuis les origines. Dieu est mort dans la chair et le séjour des morts s’est mis à trembler. C’est le premier homme qu’il va chercher, comme la brebis perdue. Il veut aussi visiter ceux qui demeurent dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort. Oui. c’est vers Adam captif, en même temps que vers Ève, captive elle aussi, que Dieu se dirige, et son Fils avec lui, pour les délivrer de leurs douleurs. Le Seigneur s’est avancé vers eux, muni de la croix, l’arme de sa victoire. Lorsqu’il le vit, Adam, le premier homme, se frappant la poitrine dans sa stupeur, s’écria vers tous les autres : « Mon Seigneur avec nous tous ! » Et le Christ répondit à Adam : « Et avec ton esprit ». Il le prend par la main et le relève en disant : Éveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera. « C’est moi ton Dieu, qui, pour toi, suis devenu ton fils ; c’est moi qui, pour toi et pour tes descendants, te parle maintenant et qui, par ma puissance, ordonne à ceux qui sont dans les chaînes : Sortez. À ceux qui sont dans les ténèbres : Soyez illuminés. À ceux qui sont endormis : Relevezvous. « Je te l’ordonne : Éveille-toi, ô toi qui dors, je ne t’ai pas créé pour que tu demeures captif du séjour des morts. Relève-toi d’entre les morts : moi, je suis la vie des morts. Lève-toi, œuvre de mes mains ; lève-toi, mon semblable qui as été créé à mon image. Éveille-toi, sortons d’ici.

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Brillez déjà, lueurs de Pâques de Didier Rimaud sj


Brillez déjà, lueurs de Pâques,
Scintillez au jour de demain,
Annoncez l’époux qui revient,
Éveillant tout sur son passage.
La nuit ne saurait retenir
Ce corps où monte le désir
De recommencer un autre âge.

La terre craque où il se dresse,
Comme hier où Dieu lui donna
Son Esprit, son souffle, une voix
Dans le jardin de la Genèse.
La chair de sa chair est nommée :
La plaie qu’il porte à son côté
S’ouvre pour qu’un peuple en renaisse.

Voici le temps où Dieu se hâte :
De sa main il couvre les eaux,
Il en tire un monde nouveau,
Partout la vie refait surface !
Où donc est la tombe de Dieu ?
La mort est morte sous les yeux
De ceux qui croiront en sa grâce.

Didier Rimaud

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Une lecture de Péguy à Saint-Ferréol

Le mardi 17 janvier, nous avons été nombreux à nous retrouver dans l’église Saint-Ferréol pour écouter une lecture du texte de Charles Péguy, « Le Porche du mystère de la deuxième vertu ».

L’art est médiateur de la rencontre. C’est l’intuition de l’association Chemins de Dialogue qui a organisé cette soirée. Comme son nom l’indique, Chemins de Dialogue, au sein de l’Institut catholique de la Méditerranée, cherche dans ses activités d’édition, de voyages et de diverses manifestations, à favoriser le dialogue interreligieux et interculturel. Ce n’est donc pas tout à fait un hasard si elle s’est rapprochée de La Ruche Kokanas, dont le but est de promouvoir l’art et la culture en créant des liens avec les différentes disciplines artistiques. C’est l’intuition aussi du Fonds Carta qui soutient la création artistique. Ce sont donc ces trois associations qui, par le truchement de l’art, se sont rencontrées et ont permis que différents publics se croisent dans cette église Saint-Ferréol ouverte sur le Vieux-Port, symbole de la diversité culturelle de Marseille.

Elles ont donc proposé une lecture du poème de Charles Péguy, alors qu’on fête cette année les 150 ans de sa naissance.

Sébastien Thévenet a donné de la chair à ce texte, écrit sous forme d’un poème qui fait entrer, par vagues successives, dans le mystère de l’homme et le mystère de Dieu.

C’est le propre de l’art que de permettre la rencontre, les rencontres, de faire se croiser littérature, théâtre et spiritualité.

Parmi les personnes présentes, beaucoup ont découvert Péguy et se sont mises à sa lecture.

Quelques réactions des participants

« J’ai beaucoup apprécié Sébastien, les mouvements de son corps, les intonations de sa voix, ses expressions, bref sa présence en vivant dialogue avec le texte de Péguy… Pour moi, c’est une première et une découverte de ce que pourrait être toute lecture publique, en Église notamment. Ça ne peut nous venir que d’un artiste.»

« L’interprétation du texte de Péguy était très belle. Tout à fait fidèle à la langue de Charles Péguy, Sébastien Thévenet a su donner la puissance, la force, la profondeur du texte. Je ne suis pas prête d’oublier le débat de Péguy avec le texte de la parabole de la brebis perdue et des 99 autres… Et j’ai vibré à la fécondité de la nuit.  De nos nuits ?» 

Cette première rencontre artistique dans l’église Saint-Ferréol en appellera sûrement d’autres !

Catherine Pagès

Les photos sont de Pierre Quintrand

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