Les Offices de la semaine sainte

A la cathédrale de La Major

Lundi saint 29 mars
– Messe chrismale à 6h30 (matin)
– Pas de messe à 12h à St-Ferréol (Récollection des prêtres)

Au sanctuaire de Saint-Ferréol

Week-end des rameaux
– Samedi: messe à 16h30
– Dimanche: messes à 9h30, 11h, et 17h (messe des jeunes)

Jeudi saint :
– Cène du Seigneur à 12h30 et 16h00 (deux célébrations)   

Vendredi saint :
– Chemin de Croix à 12h30
– Office de la Passion: à 16h

Samedi saint:
-Temps de prière dans l’après-midi du Samedi saint à 16h00 (pas de veillée pascale)

Dimanche de Pâques:
– Veillée pascale: messe à 6h30 (matin)
– Messes de Pâques à 11h00 et 17h00 (messe des jeunes)

Confessions :
Du mardi saint au samedi saint : 15h00 – 16h00

Homélie du 21 mars 2021

Homélie du 5ème dimanche de carême Jean 12, 20-33 –
le grain de blé tombé en terre

Cette page de l’évangile est belle et dense. Elle nous prépare à entrer dans la Semaine sainte d’ici quelques jours dont le sommet sera la célébration de la fête de Pâques. Mais déjà à travers le récit de la Passion de Jésus le dimanche des rameaux, nous ferons face à sa mort et nous pourrions même être éprouvés dans notre foi. En effet, tout porte à croire que sa mission, à travers l’incrédulité de ses disciples, son rejet par les autorités religieuses et sa mort sur la croix, présentait toutes les apparences d’un échec. Comment alors entendre, d’une part, cette parole de Jésus dans ce contexte, « L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. » (Jn 12, 23). D’autre part, comment entendre cette voix venue du ciel qui proclame : « Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore » ? (Jn 12, 28).

La gloire de Jésus, le Messie, ne sera pas de l’ordre da la manifestation d’une victoire ou d’une super puissance de sa part comme auraient pu penser ses disciples en attente de la libération de leur peuple. Aussi étonnante que cela puisse paraître, sa gloire sera révélée dans son échec et dans sa mort comme Jésus le laisse apparaître lui-même, « si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jn 12, 24). Comme quoi la gloire du Christ, c’est son élévation de terre nous rappelant aussi sa crucifixion. Ce n’est certes pas un signe d’échec ou d’abandon du Père à l’égard de son Fils. Mais c’est bien le signe de la fécondité de sa vie.

Comment comprendre alors que Jésus est le chemin de fécondité infinie ? Arrêtons-nous sur trois points :
Premièrement, que pouvons-nous retenir du désir de ces Grecs qui étaient venus à Jérusalem pour adorer Dieu durant la Pâque quand ils ont dit à Philippe, « Nous voudrions voir Jésus » ? Nous ne savons pas s’ils étaient juste habités par une certaine curiosité de rencontrer Jésus dont on parlait tant ou s’ils voulaient vivre une vraie rencontre avec lui. La réponse donnée par Jésus nous aide à comprendre qu’il n’est pas un objet de curiosité, en quelque sorte, mais bien celui à découvrir et à connaître intérieurement qui il est vraiment : le Fils de Dieu. Cette connaissance intérieure de Jésus, Fils de Dieu, permet de développer davantage une relation de confiance, d’abandon et d’amitié pour se laisser façonner par lui grâce à sa parole créatrice et féconde.

Philippe et André ont joué comme pont, comme intermédiaire entre ces Grecs et Jésus. Nous aussi, nous sommes invités, si cela nous est donné, à devenir des « Philippe » ou des « André » pour conduire des « chercheurs de Dieu » vers Jésus. Nous pouvons penser particulièrement aux catéchumènes qui vont recevoir le sacrement de baptême à la veillée pascale dont certains ont pu frapper à notre porte en vue de se mettre en route avec Jésus.

Deuxièmement, à travers la parabole du grain de blé qui meurt en vue de porter du fruit nous amène à formuler cette question : « faut-il accepter de ‘perdre’ quelque chose ou de ‘se perdre’ soi-même afin de ‘gagner’ et réussir sa vie? Le mystère pascal du Christ peut nous aider à trouver quelques éléments de réponse à cette question. En effet, Jésus a librement choisi de tout perdre en poursuivant sa mission alors même qu’il a aimé les siens jusqu’au bout (Cf. Jn 13, 1). Or son amour total pour ses semblables jusqu’à la croix, c’est bien l’expression du don parfait qu’il a fait de sa vie. Ainsi, nous découvrons qu’il n’y a pas de don de soi sans vivre un abandon de soi également. Il nous faut vraiment nous tourner vers la mort même de Jésus pour comprendre ce que veut dire perdre sa vie comme un chemin de vie. Nous nous souviendrons de la dernière phrase de Jésus sur la croix avant de mourir, « Tout est accompli » (Jn 19,30).

Jésus se présente à travers la parabole du grain de blé comme « semence » de vie et « semeur » de vie également. Je pense à tous ces disciples de Jésus Christ qui l’ont imité afin de devenir euxaussi des « semences » de vie ou des « semeurs » de vie dans des situations à risque où parfois ils ont dû payer le prix fort d’eux-mêmes en vue de libérer, de guérir et de sauver des frères et sœurs sous différentes sortes d’emprise ou de maladie. Aujourd’hui encore, ils sont parmi nous et nous n’avons qu’à revenir sur la crise sanitaire qui frappe la planète depuis d’un an et la pandémie que nous subissons toujours à différents niveaux. Voilà un autre motif de louange en regardant la croix de Jésus pour affirmer plus que jamais que sa mort n’aura pas été vaine.

Troisièmement, même s’il y avait très peu de disciples au pied de la croix au moment de sa crucifixion, je crois que nous pouvons aussi faire résonner cette parole de Jésus à Golgotha : « Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ; et là où je suis, là aussi sera mon serviteur… » (Jn 12, 26). Oui, Jésus, le Serviteur des serviteurs, nous fait percevoir à la croix jusqu’où peut conduire le désir de servir sans pour autant que cela ne puisse nous freiner. Avec Marie, la mère de Jésus, le disciple que Jésus aimait ainsi que les autres femmes qui les avaient accompagnés, nous pouvons nous tenir auprès du Seigneur, Celui que nous voulons aimer, suivre et servir. Ce sera bien Lui qui nous précèdera dans nos différentes « Galilées », notamment, nos lieux de mission ou de vie pour vivre la joie de servir.

Chers frères et sœurs, si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul. Mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits ». Retenons encore et toujours que l’arbre fruitier ne mange pas de ses fruits lui-même. Mais il les offre aux autres pour qu’ils les savourent avec appétit ! Puissionsnous imiter davantage Jésus afin que nous devenions davantage des « semences ou des semeurs » de vie féconde pour ceux que nous côtoyons chaque jour. Amen.

Steves Babooram, sj
St-Ferréol

Homélie du 8 mars 2021

3ème dimanche de carême – Année B – Jean 2, 13-25

Le pape pour la paix en Irak

« Jésus savait ce qu’il y a dans l’homme », nous dit l’Evangile. Ces récits sont une leçon sur l’homme, ce qu’il est capable de faire, sur la perversion de son langage et les mensonges qu’il se fait à lui-même. Jésus nous explique la condition humaine, avec des gestes et des mots forts, et une colère dont on ne sait pas si elle est simulée ou non.

Si un récit comme celui-là nous est proposé pendant le carême, ce n’est pas par hasard. Le carême est un temps de sainte colère contre les perversions du langage et de l’action, contre les mensonges et contre les confusions entretenues par ceux qui ne veulent pas voir la nouveauté du salut par le Christ.

Dans notre évangile, la colère de Jésus est motivée par sa découverte des vendeurs dans le temple. Il souligne combien c’est inacceptable. Il y a détournement des objectifs du Temple si son activité tourne autour de l’argent. On détourne le sens du temple qui est de prier.
Jésus ne veut pas laisser passer ça. Ce n’est pas une question d’émotion. Jésus ne se laisse pas aller. Il veut manifester son opposition radicale à cette situation. C’est plus de l’indignation que de la colère.
Dans cet évangile, ce sont deux mondes qui s’affrontent, l’ancien monde de la loi juive et de la construction du temple, le nouveau monde de la loi du Christ et de sa résurrection en trois jours. On comprend que certains aient du mal à s’ouvrir à cette nouveauté.

Deux mondes qui s’affrontent, et des changements à opérer, cela fait réfléchir à d’autres situations de nouveauté radicale aujourd’hui.
Je voudrais appliquer cela au voyage du pape en Irak, où c’est la voie du dialogue qui remplace la voie de l’affrontement, un monde qui remplace un autre monde.
Voilà un voyage que l’on n’aurait jamais imaginé, pas seulement parce qu’il y avait un problème de sécurité en Irak mais aussi parce qu’on se demande pourquoi il va aussi loin du petit cocon catholique pour aller à l’extrême des périphéries, au cœur même de la religion musulmane chiite pour rencontrer le grand Ayatollah Ali Al Sistani.

Derrière tout cela, le pape François veut travailler pour la paix, établir des ponts comme il dit, plutôt que des murs. C’est ce qu’il a déjà fait en allant à Abu Dhabi pour rencontrer le grand Iman de la Mosquée d’al Azhar du Caire, Ahmed el Tayyeb. Il a publié avec lui une magnifique déclaration sur la fraternité. C’est que le pape François veut faire de son pontificat une occasion de créer des liens avec l’islam et ses représentants.

 Il y a deux dimensions à ces rencontres : d’abord la paix. Elle ne se fait pas seulement par la diplomatie des grandes puissances, elle se construit aussi par les sentiments des peuples les uns envers les autres. L’amitié franco-allemande n’est pas le fruit d’un décret ou de lois, mais celui de multiples rencontres de gens qui croyaient à la paix et voulaient la construire. Il est temps de participer à la construction de la paix, entre les nations chrétiennes et les nations musulmanes.

L’autre dimension de ces rencontres, c’est le dialogue interreligieux. Il est temps de se parler, de se connaître, de prier ensemble comme au temps de la réunion d’Assise avec Jean-Paul II. Grâce au pas décisif du concile Vatican II qui invite à porter un regard d’estime sur les musulmans, l’Eglise est entrée dans un processus de rencontre de l’islam qui est absolument fondamental. Les fruits sont visibles dès maintenant. Dans le document sur la fraternité, le pape et le grand iman du Caire s’engagent vers « la culture du dialogue comme chemin, la collaboration commune comme conduite et la connaissance réciproque comme méthode ».
C’est ainsi que le dialogue entre les chrétiens et les musulmans est un service essentiel pour toute l’humanité.
Prions donc aujourd’hui pour le pape et pour son voyage en Irak.

Pierre de Charentenay, sj
St-Ferréol, 7 mars 202