Communauté Saint-Fé – Newsletter n° 11 – 22 avril 2020

Saint Fé au temps du Coronavirus
Par P. Steves Babooram s.j

« De même que le paysan ne s’impatiente pas de ne pas voir venir l’été avant que les feuilles de figuier ne poussent, de même en toute situation de crise, il importe de ne pas s’agiter. Le calme est au cœur d’une spiritualité pour les temps de crise » (…)

Quand nous voyons s’assombrir le paysage, que ce soit notre paysage intérieur ou le paysage du monde, nous sentons passer sur nous le vent de la peur qui précède l’imminence du raz de marée. (…)

Le découragement est aussi, comme la peur, un symptôme de crise : une sorte de lassitude de vivre accompagne la déception, surtout quand l’espoir était vif, comme c’est le cas aujourd’hui dans de larges secteurs de la jeunesse.

Pour vaincre dans la dignité le découragement et la peur, il faut d’abord, comme dit l’Ecriture, redire ad cor, rentrer au-dedans de soi, se recueillir. Ce n’est que du dedans de soi qu’on peut prendre la mesure réelle des événements. (…) Mais il y a deux manières de prendre du recul : se recueillir ou s’évader. (…)

Le recueillement, c’est tout autre chose que l’évasion. Par le recueillement, on rejoint Dieu qui ne survole pas le monde comme un hélicoptère, mais qui est au cœur du monde, au cœur des personnes, des événements et des choses. Celui qui se recueille en Dieu cesse d’être bloqué dans l’immédiat, il acquiert ce que j’appellerai une intelligence pascale de l’histoire. (…)

L’espérance, elle (à la différence de l’optimisme) est une certitude : je suis certain que l’Alliance de Dieu avec l’humanité est éternelle. Par la foi, je prends appui sur le passé de l’histoire du salut ; Dieu s’est autrefois révélé à nos Pères ; Il a contracté alliance avec l’humanité ; il a été fidèle à sa promesse. Je crois en Dieu qui a parlé à Abraham, à Isaac, à Jacob et à Moïse ; je crois en l’incarnation du Verbe qui a souffert, est mort, est ressuscité. Cela, historiquement, est passé ; mais c’est Mon passé ; en tant que chrétien, j’en suis issu. Dès lors, si je me tourne vers l’avenir, j’espère. Si Dieu fut fidèle, il ne cessera pas de l’être… ».

François Varillon sj, Extraits de « La Parole est mon royaume » Le Centurion, 1986, p. 171-175.

Ces extraits du livre de François Varillon sont en résonnance pour moi avec l’évangile que la liturgie nous a proposé dimanche dernier – cf. Jean 20,19-31. Cette page de l’évangile nous a fait contempler la scène de la visite de Jésus, le Vivant, à ses apôtres apeurés, à deux reprises, confinés au Cénacle. Il leur a donné sa paix et l’Esprit Saint. Et à Thomas, Il lui a permis de faire un passage : « cesse d’être incrédule mais croyant ». Comment entendre cette invitation au calme, au recueillement et à l’espérance quand nous savons combien il peut être pénible pour certains en cette période de crise sanitaire, en particulier, de vivre dans la peur ou le découragement ce temps de confinement prolongé ?

Les actes fraternels et solidaires des uns envers les autres sont une aide certaine pour vivre au mieux cette situation nouvelle. Nous pouvons aussi aller plus loin en prenant du recul pour relire nos vies, nos histoires personnelles à la lumière de l’évangile et de l’histoire. Cela nous permettra de revisiter les fondamentaux qui aujourd’hui, soutiennent ou pas, notre foi en Jésus Christ, Celui qui vient nous redire en ce temps pascal qu’Il est bien présent dans notre monde. Nous pourrions l’oublier avec les épreuves de toutes sortes que certains vivent actuellement.

Là où le doute peut prendre place à l’instar de Thomas, « la foi renvoie à l’espérance qui produit du possible » – Dominique Collin, Etudes, avril 2020, cf. p. 85-86. L’épisode des porteurs du paralytique vers Jésus en le faisant passer par le toit peut nous éclairer pour croire au possible grâce à la foi – Mc 2, 1-12.

C’est ce que nous pouvons demander au Seigneur ces jours-ci dans un acte de foi rempli d’espérance : ouvrir le monde à des solutions adéquates, équitables et pérennes tant dans le domaine sanitaire, social qu’économique, où la protection et la reconnaissance de la dignité de l’homme seront premières.

Steves Babooram

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« Prière d’alliance » pour temps de confinement

Et si nous profitions de ce temps de confinement pour vivre une « prière d’alliance » en couple ou en famille ou même tout seul ? Une prière d’alliance ? Oui ! Pour relire ce temps de confinement et renouer l’alliance entre nous et avec le Seigneur. Comment faire ?
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Saint Fé au temps du Coronavirus

Newsletter du 19 avril 2020
Par P. Steves Babooram s.j

Communauté Saint-Fé Newsletter n° 10 – 19 avril 2020

« Dans les paraboles de la miséricorde, Jésus révèle la nature de Dieu comme celle d’un Père qui ne s’avoue jamais vaincu jusqu’à ce qu’il ait absous le péché et vaincu le refus, par la compassion et la miséricorde. Nous connaissons ces paraboles, trois en particulier : celle de la brebis égarée, celle de la pièce de monnaie perdue, et celle du père et des deux fils (cf. Lc 15, 1-32). Dans ces paraboles, Dieu est toujours présenté comme rempli de joie, surtout quand il pardonne. Nous y trouvons le noyau de l’Evangile et de notre foi, car la miséricorde y est présentée comme la force victorieuse de tout, qui remplit le cœur d’amour, et qui console en pardonnant. […]

La parabole est d’un grand enseignement pour chacun de nous. Jésus affirme que la miséricorde n’est pas seulement l’agir du Père, mais elle devient le critère pour comprendre qui sont ses véritables enfants. En résumé, nous sommes invités à vivre de miséricorde parce qu’il nous a d’abord été fait miséricorde. Le pardon des offenses devient l’expression la plus manifeste de l’amour miséricordieux, et pour nous chrétiens, c’est un impératif auquel nous ne pouvons pas nous soustraire. Bien souvent, il nous semble difficile de pardonner ! Cependant, le pardon est le moyen déposé dans nos mains fragiles pour atteindre la paix du cœur. Se défaire de la rancœur, de la colère, de la violence et de la vengeance, est la condition nécessaire pour vivre heureux. Accueillons donc la demande de l’apôtre : « Que le soleil ne se couche pas sur votre colère » (Ep 4, 26). Ecoutons surtout la parole de Jésus qui a établi la miséricorde comme idéal de vie, et comme critère de crédibilité de notre foi : « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5, 7). C’est la béatitude qui doit susciter notre engagement tout particulier en cette Année Sainte. »

               Pape François, Bulle d’indiction “Misericordiæ vultus“, 2015, § 9

En ce deuxième dimanche de Pâques, nous célébrons le dimanche de la miséricorde institué par le pape Saint Jean-Paul II. Cette fête permet de mettre en relief ce que l’évangéliste Jean affirme, « Dieu est amour » – 1 Jean 4, 8-16. Cet amour en acte, pétri de miséricorde et de compassion, nous a été présenté dans des extraits précités de « Misericordiae vultus » du Pape François.

La miséricorde peut être comprise comme étant la capacité à ressentir dans nos entrailles la souffrance et la misère de l’autre qui ne nous laissent pas indifférents. Elle s’exprime par une compassion agissante. Quelles que soient nos convictions religieuses, nous découvrons qu’en pratiquant la miséricorde au cœur de notre vie quotidienne, nous nous ouvrons à des liens authentiques de fraternité entre nous. C’est aussi le message de la parabole du bon Samaritain – Luc 10, 29-37.

Ces dernières semaines, nous avons été témoins de la manière dont la compassion a fait des merveilles, sous la forme de solidarités et d’entraides efficaces et spontanées. L’exemple de Bakary Meité, ce rugbyman professionnel, qui a choisi de s’engager par solidarité comme agent d’entretien dans un hôpital parisien le temps de la crise sanitaire du Covid-19 est bien parlant alors qu’il pouvait rester confiné.

La miséricorde comme expression du pardon est un autre visage de l’amour fraternel. C’est ce que nous rappelle Jésus Christ en venant visiter ses apôtres après sa résurrection. Ses premières paroles qu’il leur a adressées n’étaient pas des paroles de reproche parce qu’ils l’avaient abandonné durant sa passion, mais bien, « La paix soit avec vous ».

Puissions-nous en ce temps de confinement prendre un moment pour nous interroger sur la question du pardon et de la miséricorde dans notre vie. Rendons grâce pour les gestes de pardon reçus ou offerts. Confions au Seigneur ces nœuds qui ont besoin d’être déliés au nom de son amour miséricordieux et joyeux.

Steves Babooram

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Liturgie 2ème dimanche de Pâques
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Liturgie domestique
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Vers dimanche
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