Vers une église synodale

Pour avancer tous ensemble sur ce chemin, nous mettons en place à
St- Ferréol différents groupes de réflexion sur des thèmes tels que :

  • Ecoute, dialogue et mission,
  • Coresponsabilité et écoute de l’Esprit Saint,
  • Ecouter la Parole, méditer et célébrer.
    Pour favoriser les échanges, nous nous appuierons sur les groupes
    déjà existants comme le groupe du P. Pierre de Charentenay ou encore le
    Café Spiritualité du 3ème jeudi du mois à 13h00.
    Toutes les équipes de notre sanctuaire seront par ailleurs invitées à réfléchir sur l’un ou l’autre des thèmes proposés.
    Nous invitons toutes celles et ceux qui, en dehors des équipes de Saint-Ferréol, sont intéressés pour cheminer avec nous et vivre cette démarche d’écoute et de dialogue.
    Vous pouvez vous inscrire au bureau d’accueil ou bien à l’adresse mail de Saint-Ferréol.
    Une proposition de date de rencontre vous sera faite très prochainement.
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Homélie du 24 octobre 2021

Le Christ qui redonne la vue
Mc 10, 46-52

Dans les évangiles, il faut regarder de près les indications géographiques ou physiques qui sont données : au début de cet évangile, l’aveugle est assis au bord du chemin. Il attend, il ne fait rien, il ne bouge pas. Il est marginalisé, inexistant dans le monde. Il est une sorte d’objet posé là, qui n’a de relations avec personne.
A la fin, il suit Jésus, il marche, il se déplace, il est en mouvement. Il est devenu un sujet qui parle, qui crie et qui marche.
Voilà le vrai miracle : un homme marginalisé, immobile devient un homme debout, capable de suivre le Christ et d’engager une route personnelle.
On a donc une transformation fondamentale en quelques instants.
Que s’est-il passé ?
Il a reconnu Jésus, Fils de David. Il savait très bien à qui il avait à faire, puisqu’il l’appelle par son nom, Fils de David.
Au moment où Jésus l’appelle, il bondit, il jette son manteau : il rejette le vieil homme, il renonce à une partie de lui-même, il change du tout au tout.
Contrairement au jeune homme riche qui s’en va tout triste, il prend une décision, abandonne sa vielle vie et commence à suivre le Christ.
Voilà une rencontre qui change tout. Pourquoi ne la ferions-nous pas nous-mêmes ? Nous ne sortons pas de Jéricho, nous sommes à Marseille.
Mais ici même nous avons des occasions de faire cette rencontre.
Chaque dimanche est un peu notre route de Jéricho.
Mais attention, c’est la personne de Jésus qui est la clé, ce n’est pas le prêtre, l’évêque ou n’importe quelle autorité de l’Eglise.
Si la foule joue un rôle, elle appelle l’aveugle, elle lui dit d’avoir confiance et de se lever. Elle n’est qu’une intermédiaire qui s’efface et que l’on ne connaît même pas, puisqu’elle est désignée par « on », « on appelle l’aveugle ».
C’est le Christ qui change l’aveugle et lui seul. C’est le Christ qui nous change.
Il faut revenir au Christ. C’est lui qui nous redonne la vue, pas les institutions ou les structures de l’Eglise. Le pape François nous l’a rappelé dans sa Lettre au peuple de Dieu où il discutait de la questions des abus sexuels dans l’Eglise. Je le cite : nous avons eu trop souvent « une manière déviante de concevoir l’autorité dans l’Eglise comme l’est le cléricalisme, favorisé par les prêtres eux-mêmes ou par les laïcs ». De là, quantité de déviations autoritaires qui n’ont plus rien à voir avec l’Evangile.
Alors, revenons au Christ : demandons lui de retrouver la vue, nous qui sommes si souvent aveugles sur nous même, sur nos manières de vivre en Eglise, sur la gouvernance de cette Eglise, sur la figure du prêtre. Demandons lui de nous ouvrir l’esprit sur les initiatives du Pape François autour de ce qu’il appelle l’Eglise synodale. Il souhaite revenir au concile Vatican II qui parle d’une Eglise, peuple de Dieu, qui possède un sens de la foi fort et vivant. Cette force de la foi est présente chez tous les baptisés. Le pape voudrait qu’elle soit désormais le vraie moteur de l’Eglise.
Cet Evangile nous remet devant la relation unique d’un homme Bartimée avec Jésus. Et c’est cette relation qui le sauve. Ouvrons-nous à ce salut en écoutant le Christ qui nous parle.

Pierre de Charentenay, sj

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Homélie du 17 octobre 2021

Fête de St Lazare, Saint patron du diocèse de Marseille

Que de gestes et d’attitudes belles, étonnantes ! La salutation d’Abraham à l’égard d’inconnus de passages ; la préparation d’un excellent repas grâce à Sara (!) ; le service de Marthe en l’honneur de Jésus ; la présence de Lazare ressuscité des morts ; les gestes de Marie avec ce parfum ; la foule qui acclame Jésus à l’aide de branches de palmiers ! Tout cela est palpable, concret, comme dit la première lettre de St Jean. Ce que nous avons vu, entendu, touché du Verbe de Vie.
Oui, frères et soeurs, l’évangile et notre foi chrétienne qui s’en nourrit se vivent et se disent dans tant d’actes concrets de la vie de tous les jours. Dans nos vies, il y a des choses qui dépendent de nous : l’hospitalité, le service, la louange, la mémoire des bienfaits du Seigneur, la prière, tous ces gestes – même petits – de tous les jours …
Ce qui ne dépend pas de nous ? La fécondité qui va sortir de tous ces gestes. C’est Dieu qui va promettre une descendance à Abraham ; c’est le Christ qui nous manifeste son amour ; c’est lui seul qui reconnait l’amour derrière ce geste fou du parfum. C’est le Christ qui ressuscite le mort Lazare et qui revivifie ce que nous croyons mort en nous, c’est-à-dire nos capacités d’aimer, de pardonner, d’être solidaire.
Bien évidemment, tout cela rencontre des oppositions. Ici, celle de Judas qui pervertit même la beauté du geste de Marie. Nous savons et nous avons appris à nos dépens ce que peut-être la perversion même de l’amour en ces temps d’abus. Là, la jalousie des responsables de l’époque de Jésus qui voient les foules se détourner d’eux.
En cette fête de St Lazare, patron de notre église, celle dans laquelle nous vivons, notre mère, en ce temps de démarche synodale pour toute l’église et particulièrement en ce dimanche après-midi à la Major, – un synode est une réunion dans l’église qui permettent échanges et discussions sur un point important de la vie de l’Eglise – quelles attitudes allons-nous développer ?
A travers la CIASE, nous avons la chance de pouvoir compter sur des amis qui nous aident à avoir une attitude juste, respectueuse, évangélique ; à reprendre un élan de témoignage par le service et l’hospitalité vraie ; à réfléchir ensemble et échanger sur nos modes de fonctionnement dans cet esprit synodal.
Il y a ce qui dépend de nous ; il y a ce qui dépend de Dieu ; accueillons cette Vie qui vient du Christ et de son Père. Travaillons humblement au Royaume de Dieu.

Michel Joseph, sj

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