Homélie du jeudi saint 2022

Cette cène, ce dernier repas de Jésus, dit plus que jamais qui est le Christ et qui est Dieu. On dit que c’est dans les moments les plus difficiles qu’on reconnait la force d’âme des gens. Nous y sommes. Tout au long de sa vie, Jésus est cohérent. Le diable n’a pas pu avoir de prise sur Lui. Ce n’était pas faute d’avoir essayé – souvenez-vous des tentations au désert du début de la vie de Jésus. On avait proposé à Jésus la facilité du magicien : changer les pierres en pain. Reconnaissons que nous aimerions aussi que tous les problèmes de ce monde et les nôtres soient réglés à coup de miracles, sans la participation de notre responsabilité.
A l’opposé, ce soir, Jésus nous donne une nourriture bien au-delà : son corps, son sang, c’est-à-dire lui-même dans ses dimensions humaines et divines. Quelle chance ! Quelle grâce ! C’est ce que nous pouvons revivre à chaque eucharistie.
On faisait miroiter aussi à Jésus la domination et le pouvoir sur les autres. A l’opposé, ce soir, Jésus choisit la position du serviteur, du service. Attention, il ne s’agit pas de fuir les responsabilités familiales, associatives, politiques, mais de les vivre dans un esprit de service, pour les autres, proches et lointains. L’eucharistie est donc là : accueillir le don total du Christ, dans une attitude de responsabilité et de service.
Avec ce repas, que Jésus reprend à son compte à partir de la tradition juive comme nous aujourd’hui, Jésus ouvre l’avenir. A la hâte, signe non de précipitation mais d’urgence. Nous revivons encore aujourd’hui ce repas de libération, de sortie de l’esclavage. Avec Jésus, la vie redevient possible, malgré tout. Ce repas nous en indique le chemin : le service. Vous savez, on n’oublie jamais celle, celui, ceux qui à un moment critique de nos vies, nous ont rendu service. Ces gestes d’attention à l’autre sont indispensables ; ils sont la marque des chrétiens. Vivons ainsi nos propres exodes, nos propres Pâques.

Michel JOSEPH sj
St-Ferréol, le 14 avril 2022

Semaine sainte et fête de Pâques 2023

Vendredi saint: 7 avril 2023
Méditation de la Croix
En priant devant le Christ sur la croix, nous méditons sur l’amour infini de celui qui se donne pour nous.

A St-Fé, chemin de croix à 15h
Office de la Passion à 19h

Jeudi saint: 6 avril
« Si donc moi, le Seigneur et le Maitre, je vous ai lavé les pieds, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous ».

Pas de messe à midi
Cène du Seigneur à 19h

Homélie du dimanche des Rameaux 2022

C’est bien là un grand mystère. Comment se fait-il que tout ne se soit pas
écroulé au moment de la mort de Jésus ? Ce sont les mêmes personnes,
écrasées alors par les ténèbres – comme nous aujourd’hui – qui nous ont
transmis la foi jusqu’à maintenant !
Les ténèbres des armes, de la trahison, du pouvoir de l’argent, des alliances douteuses, du sadisme. Comme aujourd’hui.
Et dans ces ténèbres, on trouve une aide pour porter la croix, un compagnon d ’infortune, un militaire touché au cœur, des femmes seules attentives, un autre Joseph qui accomplit les gestes justes. Comme nous aujourd’hui.
Sœurs et frères, de quel côté allons-nous nous situer ? du côté des ténèbres ou du côté des humbles attentions d’amour ? Personne n’a réagi comme Jésus devant la violence. Aucune amertume, aucune envie de vengeance, aucune menace ! C’est pour cela que personne ne peut récupérer Jésus à son profit.
Jésus n’est inutilisable ni par Satan qui aurait bien voulu le faire chuter pour conforter son pouvoir, ni par Hérode qui aurait voulu faire de Jésus un magicien pour son propre plaisir.
Oui, Jésus seul sur la croix vient nous visiter dans nos propres isolements.
La mort du Christ est le degré inouï de la gratuité et de l’amour. C’est ce que nous
attendons et espérons au fond de nous-mêmes. Dieu en nous créant a mis en
nous ce désir. Si Dieu est amour, il est forcément humble.
Dans cette passion, Dieu est solitude et communion. Comme nous.

Michel JOSEPH sj.