4ème dimanche de l’Avent C – 19 décembre 2021 – St Ferréol Marseille
Il n’y avait aucune chance pour que cette histoire traverse les siècles et nous parvienne. C’est une histoire banale de deux parentes qui se soutiennent mutuellement et se réjouissent de leur situation. D’autant plus qu’on pouvait s’attendre pour évoquer la naissance du Messie – l’homme le plus important du monde qui vient sauver l’humanité – des faits plus extraordinaires. Mais depuis la mort de Jésus en croix, les évangélistes ont renoncé à tout récit glorieux pour parler de l’amour du Père pour nous. La simplicité, la complicité, la joie habitent la rencontre de ces deux femmes enceintes. Je vous propose de faire maintenant un petit exercice spirituel : dans un petit moment de silence, chacun d’entre nous va se souvenir d’une rencontre de ce type, qui nous a encouragés, soutenus, rendus heureux.
(un moment de silence)
Nos rencontres s’inspirent de cette « visitation ». Il y va de leur qualité. Il y a du bonheur à faire confiance, à espérer, à croire. Quand quelqu’un croit, nous rappelle l’évangile, ce qui lui a été dit s’accomplira. Il s’agit de nous détourner de nos suspicions qui nous rendent aveugles pour abandonner l’accueil. Nous suspectons beaucoup, nous mettons en doute la gratuité des relations ; nous y voyons des arrière-pensées, des calculs. Cela brouille nos rencontres. Marie et Elisabeth sont habitées – y compris physiquement – par la confiance en l’avenir, en la promesse. Que sera cet enfant ? répéteront-elles.
Une seule question nous habite : celui qui vient vers moi est-il porteur en lui des prémices de l’évangile ? C’est le Christ qui vient vers nous à Noël ; c’est le Christ qui révèle aussi ce que chacun porte en lui de Bonne Nouvelle. Il est à la fois celui qui vient et celui qui me fait comprendre du dedans de moi ces mystères, qui m’aide à les reconnaitre.
Au milieu des murmures, des bruits d’argent, des paillettes inutiles, tournons-nous vers Noël et vivons cette fête dans la simplicité.
P. Michel Joseph, sj