Au milieu de vous
Pendant cette période de l’Avent, il est bon de se demander qui est ce Jésus que nous attendons. Pourquoi nous sommes dans la joie de cette attente ?
C’est cette même question que les juifs se posent dans cet Evangile d’aujourd’hui. Ils voudraient bien savoir qui est celui que Jean-Baptiste annonce.
Ecoutons la réponse de Jean-Baptiste ; elle vient en deux temps : le premier « Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ». Et ensuite « je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale.
On a l’impression qu’il y a deux manières de voir Jésus,
L’une nous dit, c’est un homme comme tout le monde. Il est au milieu de vous. L’autre : c’est un personnage exceptionnel, c’est Dieu lui-même, il dépasse tout ce qu’on peut imaginer et nous en sommes indignes.
Aujourd’hui, nous comprenons bien que Jésus est le fils de Dieu, donc qu’il appartient au Royaume de Dieu, bien au-dessus de notre vie humaine.
Mais nous avons beaucoup plus de mal à considérer que le Messie est ici présent dans ce monde, anonyme, dans la foule, un parmi d’autres. Jésus ne vient pas dans ce monde comme le lion qui rugit. Il ne vient pas d’en haut, entouré de multitudes d’anges, et au son des trompettes.
Non, le Messie est l’un d’entre nous, au milieu de nous, impossible à reconnaître. Il est parmi nous. C’est ce que nous voyons à Noël, un enfant de gens simples, de réfugiés, qui est en réalité le Fils de Dieu.
Un autre passage de l’Evangile nous confirme cela quand Jésus affirme : « ce que vous faites à l’un de ces tous petits c’est à moi que vous le faites ». Il y a une correspondance entre la plus grande simplicité, la plus grande pauvreté et l’identité de Jésus. Jésus est en tous ceux qui vivent la souffrance, la solitude, l’humiliation. Il est au milieu de nous, dans les pauvres et les désespérés.
Voilà qui vient bouleverser notre manière de voir Dieu. Il n’est pas seulement celui devant lequel il faut s’agenouiller pour manifester son respect, comme nous le faisons à juste titre dans l’eucharistie et dans l’adoration, mais il est aussi celui qu’il faut servir dans ceux qui sont les plus simples, dans les hommes et les femmes en difficulté dans ce monde, et qui sont si nombreux.
Le message de cet Evangile est clair : Jésus est à la fois anonyme et simple dans son humanité, mais en même temps le plus grand de tous dans son identité de Messie, dont Jean-Baptiste « n’est pas digne de dénouer la courroie de sa sandale ».
Voilà de quoi méditer et contempler au seuil de Noël, en prenant le temps de regarder ces scènes de la vie de Jésus. Celui qui vient sans bruit dans l’anonymat est aussi le plus grand qui nous apporte la joie et la consolation intérieure.
Pierre de Charentenay
Saint-Ferréol, le 13 décembre 20