27è dimanche temps ordinaire A
Cet évangile nous plonge dans le cœur de Dieu, et nous révèle le drame qui s’y joue. Comment se fait-il que quelqu’un d’aussi bon, qui fait tout pour que les autres puissent profiter de ses dons et en vivent, comment se fait-il qu’il puisse être ainsi traité, à l’opposé de la reconnaissance ? Toute l’histoire de la Bible le montre : le lien de l’alliance entre Dieu et les hommes – il s’agit bien de cela – ce lien ne peut s’imposer. La nature même de l’amour de Dieu pour les hommes comporte ce risque, celui d’être rejeté, bafoué, martyrisé, tué. Tout le parcours du Christ le montre bien. La foi, l’amour ne s’imposent pas. Aimer ne peut rimer avec violence. Car Dieu et Jésus ont besoin d’interlocuteurs libres, capables de prononcer d’eux-mêmes un oui qui les engage. C’est notre lot aussi.
Ces vignerons font une erreur grave. Ils pensent pouvoir posséder la vigne, même par tous les moyens, y compris le crime. Mais tuer le donateur ne veut pas dire qu’on va posséder le don. Ces vignerons n’ont été attirés que par l’éventuelle richesse de la vigne. Eblouis, et aveuglés par leur cupidité, ils n’ont vu qu’elle. Ils n’ont pas su reconnaitre le donateur, l’origine du don, l’origine de la vie, de l’amour, l’origine de ce qui nous fait vivre : Dieu lui-même. Invitation pour nous à rendre grâce, c’est-à-dire à reconnaitre le Christ dans ses bienfaits. C’est ce que nous vivons dans l’eucharistie : au-delà des dons du pain et du vin, nous célébrons celui qui s’est donné et se donne encore totalement par amour.
Les lectures d’aujourd’hui nous montrent enfin ce qui risque de passer inaperçu : l’immense amour de Dieu, son cœur, pour tous les hommes, pour nous. Quelle belle image que ce chant du bien-aimé pour sa vigne ! Ce n’est pas simplement une ode, c’est l’invitation à la justice, à la fraternité, à la paix. St François d’Assise, dont c’est la fête aujourd’hui, a trouvé un digne successeur en la personne de notre Pape avec la publication de sa lettre sur la fraternité. C’est une grande joie pour nous tous aussi.
P Michel JOSEPH sj