Matin de Pâques 2021
La foi en la résurrection du Christ n’est pas la conséquence de réflexions théoriques ou savantes, ni le résultat d’élucubrations divinatoires quelconques. Cela vient d’abord du témoignage des femmes présentes ce matin-là. Ces femmes ont su rester au pied de la croix ; comme toutes les femmes, elles savent accompagner la souffrance, l’enfant malade ; elles savent faire la toilette et embaumer. Mais elles ne se voient pas rouler d’énormes pierres, ni soulever des montagnes ! « Qui nous roulera la pierre ? »
La question est bien là, et est bien la nôtre. Qui dégagera nos vies, nos personnalités de tous les enfermements dans lesquels nous nous sommes trouvés ? Qui nous sortira des impasses, des questionnements sans fin et paralysants ? Et pourtant, nous aurions dû le savoir ! Dieu par sa Parole a mis la vie dans le tohu-bohu originel, dans le chaos primitif. Dieu a sorti son peuple de l’esclavage, malgré toutes les complications et souffrances dans lesquelles il se trouvait. Dieu a bien réuni tous ses enfants dispersés par l’exil, bien plus, il promet de changer lui-même le cœur de l’homme.
Dernière étape : Dieu de la mort tire la vie. Sans trop savoir comment la pierre a été roulée. L’impossible, l’impensable, est devenu possible. Quand cela arrive, c’est la joie qui déborde. Une nouvelle vie s’ouvre alors devant nous, une nouvelle vie où nous sommes morts au péché, une vie ainsi animée par la justice, la charité, par la joie de l’évangile et de notre baptême. Dans le texte lu pendant la Passion, le prophète Isaïe se lamentait en disant : « chacun suivait son propre chemin ». Maintenant, ce témoignage premier des femmes, transmis depuis des siècles jusqu’à nous, nous rassemble dans une même foi. « C’est cela Pâques : de l’impossible, Dieu s’est chargé ». Il nous reste à rendre grâce, à être des vivants et à en témoigner.
Père Michel Joseph, sj