Le Vendredi saint, nous ferons mémoire de cet accompagnement de Dieu en Christ, même là où nous ne pensions pas le trouver. Il est avec nous, même dans nos fragilités, dans nos peurs, dans nos blessures, dans toutes nos morts ! Il est venu emprunter le chemin de notre « humanitude » parce que rien de ce qui participe de notre existence ne lui est indifférent et ainsi, par sa présence même là, tout peut trouver un sens et devenir un chemin de vie. Par sa présence, même là, il nous atteste que notre vie n’est pas une impasse, mais que notre nuit est tendue vers la lumière de son jour. Comment ne pas annoncer cette nouvelle ? Là aussi, c’est notre manière de vivre qui témoignera de celui qui nous veut avec lui et qui, pour cela, veut être avec nous…
Le dimanche de Pâques, la pierre roulée affirmera que la vie est plus forte que la mort (que nos morts), que la Parole n’est pas murée dans le silence, que l’espérance traverse nos existences pour ouvrir tout ce qui pourrait nous enfermer, pour briser toutes nos chaînes, pour fortifier tout ce qui a besoin de l’être. Pâques fête la résurrection du Christ mais aussi, en Christ, notre propre résurrection, qui n’est pas à attendre pour demain, mais est à prendre à deux mains pour la faire rayonner dans notre monde : « Vous êtes le sel de la terre. Vous êtes la lumière du monde. Que votre lumière brille aux yeux des hommes, pour qu’en voyant vos bonnes actions, ils rendent gloire à votre Père qui est aux cieux » [Matthieu 5, 13. 14. 16] [il n’est pas dit : « Vous serez… si », mais « Vous êtes »]. La résurrection du Christ est un appel à la vie, notre vie peut être la réponse. Vivre dans la résurrection du Christ, c’est, à travers tout ce que nous sommes, faire resurgir la vie pour l’offrir à tous comme Bonne Nouvelle qui peut donner du sens à leur propre vie.