« Entrez: Dieu est en attente, sa maison est un lieu pour la paix. »
Ce refrain qui a ouvert la messe raconte à merveille ce qu’est le sanctuaire « Saint-Ferréol les Augustins » : un lieu pour la paix, une maison dont la façade blanche invite les passants à entrer, la salle d’attente paisible d’un Dieu toujours disponible, prêt à écouter, consoler, conseiller… Notre-Dame de la ceinture ne démentira pas cette attention divine, toujours hospitalière.
Venir à Saint-Ferréol est une grâce faite à chacun. Car cette maison de Dieu fleure bon l’Évangile. Elle est un trésor caché, non pas dans un champ, mais au bord d’un port : chacun peut y déposer ses fardeaux comme les portefaix de jadis. Elle est une perle de grande valeur : quand on l’a trouvée une fois, on y revient plusieurs fois. C’est un filet qu’on jette sur la mer : combien de migrants accueillis ici, de naufragés de la vie heureux d’y trouver écoute et repos.
A Saint-Fé, toutes sortes de poissons viennent et se rassemblent autour de Jésus. Voir de telles assemblées bigarrées est un vrai bonheur. C’est le cœur de Marseille, ville ouverte au monde, qui palpite ici. Chacun ici, à sa manière, vient vers Jésus. Chacun ici, à sa manière, aime Dieu, le cherche et le trouve. Chacun ici, à sa manière, demande à l’Esprit de « faire tout contribuer à son bien », surtout quand la vie est trop rude. Beaucoup d’accueillants et d’écouants, de religieuses, religieux ou prêtres ont été témoins ici de quêtes spirituelles profondes, parce que d’abord humaines et souvent fragiles, et de conversions humaines bouleversantes, parce que habitées par l’Esprit, même si les personnes ne s’en rendaient pas compte sur le moment.
Venir à Saint-Ferréol est une grâce faite à chacun. En écoutant la première lecture de ce dimanche, je me disais que le jeune roi Salomon se serait trouvé à son aise ici pour répondre à la surprenante question du Seigneur : « Demande ce que je dois te donner ». Tout roi qu’il était, il aurait trouvé sa place parmi nous. Il aurait même pu sympathiser avec celui qui se présente comme le « roi des clochards » au petit-déjeuner le dimanche matin sur le parvis de Saint-Ferréol. « Demande ce que je dois te donner ». Vous avez entendu la réponse de Salomon ? Un cœur attentif. C’est ce que le Seigneur peut donner à chacun dans ce sanctuaire : l’art d’être attentif grâce à un cœur intelligent, c’est-à-dire capable d’ouverture et de respect. « Demande ce que je dois te donner ». Et vous, qu’aimeriez-vous demander ce matin au Seigneur ? Comme Salomon, osez le lui demander, maintenant.
Thierry Lamboley
Saint-Ferréol, 26 juillet 20